HEBETUDE


Parfois, je ne sais plus très bien ce qui m'anime.
Je sais, oui, que je vis.
Je me sens vivre.
Je me vois vivre.
Je me pense vivante.

Je suis totalement fondue dans la masse des gens ordinaires. Ceux qui sont dans le monde, ouvrant chaque matin leur porte et leur fenêtre à des journées rythmées.Trop vite avalées.
Je me fonds dans ce moule. J'y suis bien.
C'est mon monde. Je suis cette personne-là. 

Je me noie dans les rituels, je me concentre sur les gens, sur mes rapports avec eux. Je tente d'y distiller un peu de bienveillance...j'en perds la notion du temps.
J'aime accueillir la vie dans cette ossature là.

Et puis, parfois, un trouble me saisit.

Qu'est ce que je fais là?
C'est quand même étrange cette vie, non?
Et je me retrouve un peu... hébétée de vivre.
Hébétée, oui.

Je ne suis pas différente. C'est seulement mon regard qui parfois, se porte vers le Ciel.
Et s'y perd.
La matière de nos pensées est incroyable. Ce feu qui chante dans nos veines, cette ardeur à être, à exister, m'émerveille.
Pendant que j'écris, mes petites cellules s'activent, elles se donnent totalement à la Vie, chacune avec une fonction, un rôle et une place dans mon corps, dans mon être.
Je me vois évoluer dans cette atmosphère si chargée, si riche en potentiel..
Une brise fait valser quelques poussières dans la lumière et tant d'atomes, à mon oeil ignorant, tournoient, se lient et deviennent matière....
Petite chose, devenue grande.
Petite étoile...
Quelle matière te traverse?
Qui ne s'éprouve pas.
Je sens ce souffle.

Ton appel est dévorant.

Ton appel me dévore.

Ce qui m'anime n'a pas de nom,
ce qui m'anime est sans pareil.
Il ne peut se résumer à une vie.
Il ne peut que se faire et se défaire.
Au travers de nos doigts.

Âme, tu ne t'appartiens pas.

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