FAUSSE COUCHE 1/
C’est un sujet très vaste… Et très sensible aussi.
Ce que je pensais à l’époque :
« Ça n’arrive qu’aux autres »
Oui, c’est vrai. Je l’avoue. Je croyais être à l’abri, car
j’étais jeune, en pleine santé et
« intouchable » bien-sûr. Et bien, toutes les femmes sont concernées
par le sujet.
« C’est quand même
rare »
Deuxième erreur de ma part. Vite
rectifiée par les professionnels. La fausse couche toucherait une femme sur
cinq. Sauf, que personne ne nous en parle pas... Ni l’entourage, ni les
professionnels. A moins bien-sûr d’en faire une… Mais pour amortir le choc, ne
faudrait-il pas, à minima, nous informer ?…
Et puis, il y a ce que l’on vous
dit et que vous ne pouvez absolument pas entendre :
« C’est une bonne nouvelle ! Ça veut dire que vous
pouvez avoir des enfants »
Non. Ce n’est pas une bonne nouvelle. Parce que faire une
fausse couche :
C’est un choc. D’autant plus intense, que l’on ne s’y attend
pas. Je venais d’apprendre ma grossesse, grâce au test d’urine, confirmé par le
test de sang (taux de Béta HCG dans le sang). Nous étions heureux, à échafauder
déjà pleins de projets pour notre bébé.
Je me revois encore en train de contempler mon ventre à l’affut du
moindre petit renflement qui m’indiquerait sa présence. Je le caressais déjà et
roucoulais des mots d’amour.
Et puis vint la douleur. Et le sang. Parce que faire une
fausse couche et bien, oui, c’est douloureux. D’autant plus, que l’on n’ose
rien prendre pour soulager la douleur de peur de le perdre. Car on a beau
saigner brun, puis vif, on y croit encore. On pense que le bébé va s’en sortir.
Je me souviens avec mon mari m’être retrouvée aux urgences de la maternité,
morte d’inquiétude, ne voulant pas l’accepter, et l’interne en train de m’examiner. Ma première
échographie pelvienne. Je me souviens de son regard désolé et sa prudence « je ne
peux rien voir, il y a trop de sang… Je ne peux pas vous dire ce qu’il en est…
Il faut attendre et refaire une prise de sang dans les 48 h, voir si le taux de
Béta HCG a diminué ou non. »
Je m’y suis accrochée comme une acharnée à ce minuscule bout
d’espoir. Elle n’a rien pu voir… Attendre… Et souffrir en silence. Parce que
faire une fausse couche, c’est une perte. Tu perds du sang, tu perds des
hormones Béta HCG… Tu perds ton bébé.
Je me suis recroquevillée sur moi-même. Profondément
blessée. Et très seule. Autour de moi, on minimisait ce que je vivais comme un
drame. La preuve : Encore aujourd’hui, je prends conscience qu’il m’est
difficile d’écrire sur le sujet. Voilà plusieurs jours, que je tergiverse, que
je trouve des prétextes pour ne pas m’y coller…Pourquoi ?
Et bien, il faut croire que la douleur reste, malgré tout.
Et restera.
Petit Rappel
Chaque sujet abordé dans ce blog, n’est traité qu’en
fonction de ma petite expérience perso. Il ne s’agit encore une fois que d’un
seul point de vue. Le mien. Qui, je l’espère, pourra vous aider. Ou tout au
moins, trouvera écho en vous.
Illustration : Hôpital Henry Ford, Frida Kahlo, 1932 . Ce tableau, terrible ,évoque la fausse couche de Frida à Détroit.
Illustration : Hôpital Henry Ford, Frida Kahlo, 1932 . Ce tableau, terrible ,évoque la fausse couche de Frida à Détroit.
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